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En Côte d’Ivoire, l’accès à la terre reste encore discriminant et masculinisé. La régence du périmètre cultivable du barrage de Solomougou dans le septentrion ivoirien n’échappe pas à ce fait social. Cette contribution vise à analyser les facteurs de perpétuation de l’exclusion des acteurs féminins dans la gestion des ressources autour de cet espace aménagé. Pour ce faire, l’étude emprunte une démarche mixte basée sur l’entretien, le focus group et le questionnaire. Plus précisément, 50 acteurs impliqués dans cette problématique sociale, ciblés par choix raisonné, ont été entretenus sur la régulation foncière, le mode d’accès à la terre et le statut de la femme dans la distribution sociale des droits fonciers. L’analyse de l’empirie par le paradigme culturaliste révèle que la monopolisation traditionnelle du foncier par les hommes en pays sénoufo, se perpétue dans le contexte du barrage de Solomougou. Cette exclusion, construite sur une perception du genre féminin comme un acteur sans droit foncier socialement justifié, se traduit par la culture du vivrier de subsistance à travers un droit délégué. Par ailleurs, ce dispositif discriminant participe d’une stratégie de captation exclusive par les hommes de la rente liée aux opportunités économiques qu’offre l’aménagement du barrage de Solomougou.